Jacques Duphly – La Boucon – Piano [Pascal Mencarelli]

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Anne-Jeanne BOUCON naît sous le règne de Louis XIV, en 1708, dans une famille de la bourgeoisie parisienne habitant rue du temple. Elle apprend à jouer du clavecin. En 1731, un jeune violoncelliste bordelais du nom de Jean Barrière, âgé d’environ 23 ans monte à Paris. Louis XV lui accorde, en 1733 des privilèges spéciaux pour composer et publier plusieurs sonates et autres pièces instrumentales.

Après plusieurs livres consacrés essentiellement au violoncelle, il publie en 1740 un livre de sonates et pièces pour le clavecin.

Une de ces pièces est dédiée à Anne-Jeanne Boucon. Elle a à ce moment environ 32 ans. Elle est donc une claveciniste expérimentée. A entendre cette pièce, on comprend qu’il s’agit d’une virtuose. La pièce est vigoureuse. On est loin des préjugés qui voudraient qu’à une femme ne conviennent, à cette époque, que des pièces mièvres et douces. L’année suivante, c’est Jean-Philippe Rameau qui publie ses pièces de clavecin en concert, dont l’une est intitulée “La Boucon”. Puis, en 1744, Jacques Duphly publie son premier livre de pièces de clavecin, qui comporte une très belle pièce aussi intitulée “La Boucon”. Il est utile de préciser que lorsque les compositeurs français intitulent une pièce “La Boucon”, “La Forqueray”, “La Couperin” et autres, ce n’est pas en général une référence à une femme, ni a fortiori un portrait de femme. Cela veut simplement dire “LA pièce intitulée Boucon”. Dans le cas des trois “La Boucon” objet du présent article, il s’agit bien d’une femme, mais sans doute pas de portraits. Tout au plus peut-on penser que nos trois compositeurs visaient à ce que leur pièce convienne au goût de la demoiselle Boucon, et qu’elle les joue. Vers 1752, Maurice Quentin de La Tour peint son portrait. Il s’agit d’une femme déjà mûre pour l’époque (44 ans) qui pose devant son clavecin (NB : on voit ce portrait dans la vidéo). Elle s’éteint à Paris en 1780, âgée de 72 ans, sous le règne de Louis XVI. A ce moment, les grands compositeurs français pour le clavecin sont morts, sauf Jacques Duphly qui décèdera en 1789, le lendemain de la prise de la Bastille. Lors de l’inventaire fait au décès de Duphly, on ne trouva ni clavecin, ni piano-forte. Pendant les vieux jours d’Anne-Jeanne, le clavecin subissait la dure concurrence du piano-forte, mais on ne sait si elle joua de ce nouvel instrument. Article de Richard Etiévant sur son blog : https://richardetievant.wordpress.com/2018/07/25/anne-jeanne-boucon-inspiratrice-de-barriere-rameau-et-duphly/

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